Communiqué de la FF ATHLETISME :

Avant toute chose, distinguons bien le  sport adapté  de l'handisport. Le premier concerne les sportifs atteints de troubles psychiques et mentaux et présentant, entre autres, un quotient intellectuel inférieur ou égal à 75. Le second  s'occupe des sportifs handicapés physiquement. Les deux ont leur propre fédération nationale et internationale mais vont se regrouper pour la première fois depuis 2000, sous l'égide du Comité International Paralympique, lors des Jeux de Londres en août prochain. Ainsi, le 1500 m, le saut en longueur et le lancer de poids sont ouverts aux déficients intellectuels, sous réserve de réalisation de minima et de sélection par les comités paralympiques nationaux.

Après cette distinction, place à la compétition. Car c'est bien de sport dont il s'agissait et non pas d'un joyeux rassemblement festif organisé pour la bonne cause. Venus des cinq continents, tous les athlètes se sont entraînés sérieusement afin de préparer ce grand rendez-vous. Frédéric Drieu, entraîneur national : « Les athlètes de l'Equipe de France sont regroupés une fois par mois pour un stage de trois à sept jours au Pôle Athlé de Reims. Le reste du temps, ils s'entrainent quatre à cinq fois par semaine dans leur club après leur journée de travail ». C'est le cas de Damien Rumeau, qui se prépare dans la région de Perpignan et dont la spécialité est le lancer du marteau. Il a ainsi décroché la médaille de bronze avec un jet à 37,63 m, une performance qui rendrait service à beaucoup de clubs lors des interclubs du mois de mai ! En plus de troubles intellectuels, le jeune homme de 22 ans est atteint également de troubles auditifs, ce qui ne facilite pas sa perception de l'espace. Sa performance n'en est que plus impressionnante. Marc Truffaut, entraîneur des lancers : « Il est toujours difficile d'expliquer ce que peut ressentir un déficient intellectuel lors d'une compétition. Mais pour imager, imaginez-vous avoir la tête dans un bocal avec une mouche qui n'arrête pas de tourner. L'athlète est dans sa bulle avec déjà pas mal de sentiments confus liés à sa déficience mais, en plus, il est perturbé par tout ce qui l'entoure. Voilà, avec ces deux paramètres c'est à lui de courir, sauter, lancer et de tout gérer ». Pas simple… Et pourtant, les perfs sont là ! Damien Rumeau a ainsi réalisé 11,07 m au poids, minima B pour Londres, Gaetan Bonneau et Daniel Royer ont respectivement sauté à 6,08 m et 6,05 m à la longueur, minima A. Vincent Picard s'est, lui, qualifié en finale du 800 m avec un temps de 1'59''43, nouveau record de France. On citera également, côté étrangers, les 7,37 m d’un Espagnol à la longueur, les 55'' d’un Portugais au 400m haies et les 4'30'' d’une Polonaise sur 1500 mètres. Stop ! La liste est trop longue.